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Interview start-up Lydia

  • user
    Marie
  •  15.01.2018
  •  5 MIN

PRÉSENTEZ-NOUS BRIÈVEMENT VOTRE PARCOURS, VOTRE FORMATION

Je suis sorti d’école de commerce (l’ISG) en 1995. A l’époque, la formation permettait déjà de voyager : en deuxième année, j’ai étudié à New York et Tokyo, puis j’ai fait un tour en Asie du Sud-Est.

Après mon diplôme, j’ai rejoint Neartek, une startup spécialisée dans le stockage, la sauvegarde et l’archivage de données en ligne ; j’ai occupé plusieurs postes : d’abord en sales, puis marketing, puis stratégie… Après cette expérience, j’ai continué à travailler dans le secteur de la virtualisation du stockage. J’avais à l’époque beaucoup de clients dans les banques et télécommunications, et c’est en allant me promener dans plein de pays avec eux (notamment l’Asie et l’Afrique), que j’ai vu ce qui se passait en termes de paiement mobile dans le monde. J’ai réalisé qu’en France on était vraiment trop focalisés sur la technologie et pas assez sur les cas d’usages. J’ai alors commencé à réfléchir à la question suivante : où sont les vrais problèmes, et est-ce qu’on peut apporter des solutions intelligentes à ces problèmes-là pour faire avancer les choses ?

 

Début 2011, j’ai rencontré Antoine qui était à l’époque responsable technique chez MyLittleParis, et nous avons tous deux fondé Lydia fin 2011.  Le lancement au public a pris un peu de temps puisque Lydia est disponible depuis juillet 2013.

 

UN PETIT PITCH POUR PRÉSENTER LYDIA EN QUELQUES MOTS ?

Lydia est une application de paiement mobile à vocation universelle, une interface vers mon argent. Elle permet, une fois qu’on a téléchargé l’appli et lié les moyens de paiement (CB et IBAN) en deux minutes, d’envoyer et de recevoir de l’argent ou de payer dans toutes les circonstances du quotidien (entre personnes / en magasin / en ligne). Ça marche quelle que soit ma banque ou mon opérateur de téléphone, c’est sécurisé, l’opération se fait en temps réel et directement depuis mon mobile.  Lydia est aujourd’hui le leader français du paiement mobile.

 

COMMENT VOUS EST VENUE L’IDÉE DE LYDIA ?

Au départ, Antoine et moi étions convaincus de ce qui était en train de se passer en matière de changement de mode de consommation : on était en train de passer de la maison de vacances à AirBnb, de la collection de DVD à Netflix, de la collection de CD à iTunes… Bref, on passait d’une société de consommation à une société « de l’accès ».

 

Dans un tel contexte, l’interface qui donne cet accès (le mobile) devenait donc primordial. Ilétait clair que cette vague allait toucher le système sanguin de l’économie : l’argent. On s’est vite rendu compte que si les modes de vie évoluaient rapidement, les services proposés en matière d’argent et de paiement étaient, eux, encore figés dans des schémas conçus dans les années 70-80, 90 au mieux. Cet écartement nous offrait l’opportunité de créer une nouvelle interface pour donner aux utilisateurs ce dont ils ont besoin en matière de paiement (l’instantané, le contrôle, la sécurité, la simplicité), sans pour autant révolutionner tout le cœur système bancaire.

 

Pendant six mois, on s’est posé toutes les questions pour lesquelles on avait besoin de réponse (est-ce qu’on est capable de monter une boîte ensemble ? Qui va être le boss ? Qui fait quoi ? A-t-on vraiment obtenu le consentement éclairé de nos conjoints ?). Puis on a fini par se rendre à l’évidence : nous étions face à une opportunité historique, autant se lancer et essayer de le faire !

 

QUELLES ONT ÉTÉ LES DIFFICULTÉS MAJEURES LORS DE LA MISE EN ŒUVRE DE CE PROJET ?

Lydia a été une succession de complexités. L’idée même de départ était dingue : on ne connaissait rien à la monétique, mais on s’est lancé quand même (rires) ! L’avantage à être chaque jour face à une montagne de problèmes, c’est que gagner le moindre mètre de dénivelé est une énorme satisfaction.  

 

Concrètement, on a fait face à plusieurs sujets réglementaires qui n’arrêtent pas d’évoluer. Mais ce sont aussi des choses plus basiques. Un exemple récent : on vient d’ouvrir dans quatre nouveaux pays, dont l’Angleterre, et on n’avait pas prévu que ce serait si compliqué ! Le système d’IBAN n’existe pas en Grande-Bretagne, et ça a été quelques mois de perdus pour trouver une solution… L’avantage, c’est qu’on ne s’ennuie jamais et qu’on se challenge en permanence. Ce qui était vrai à l’instant T a pu changer (ou tu as aussi pu te tromper !).

 

Dans l’ensemble, on sait que le chemin est aussi magnifique que le but à atteindre. Ça tombe bien car on passe beaucoup de temps à travailler, alors autant que le chemin soit agréable ! (rires)

 

QU’EST-CE-QUI VOUS A AIDÉ À MENER À BIEN LE PROJET ?

Depuis les débuts, nos conjoints ont été d’un énorme soutien. On a aussi eu la chance d’avoir des potes qui croyaient suffisamment en nous pour investir dès la création de Lydia… ! On a par la suite fait deux tours de table avec des institutionnels et des family office, qui nous ont aidés à chaque étape. On leur doit la vie, mais au-delà de ça on leur doit beaucoup en termes de maturité : les personnes rencontrées ont été extrêmement bienveillantes, tout en nous ouvrant les yeux sur nombres d’erreurs à ne pas commettre.

Les pouvoirs publics font un travail remarquable pour aider les boîtes à démarrer et la France est clairement une startup nation : aides, financement, tout est fait pour que tu puisses démarrer simplement, dans de bonnes conditions et avec du soutien (même si obtenir des financements devient un peu plus compliqué en phase de maturité !).

 

Aujourd’hui, la plus grosse aide qu’on reçoit, c’est celle des utilisateurs. C’est vrai à trois niveaux : l’appli bénéficie d’une viralité incroyable, ce qui veut dire que l’on n’a pas besoin de dépenser d’argent en acquisition ; on reçoit des milliers de retours utilisateurs, ce qui nous offre une grande visibilité en termes de roadmap ; enfin, le nombre d’utilisateurs se renforçant chaque jour, cela finit par créer une « masse critique » et une sorte de magnétisme est créée qui  incitent de plus en plus de grands retailers à venir nous voir pour créer des partenariats !

 

QUELLES TECHNOLOGIES UTILISEZ-VOUS ?

Antoine et moi partageons une vision très pragmatique et utilitaire de la techno, on va aller chercher la meilleure techno pour chaque chose qu’on a à faire, mais ce ne sera pas forcément LA techno tendance du moment.

A nos débuts, Antoine se chargeait lui-même du développement, puis on a embauché un développeur et Antoine a pu se concentrer sur des missions plus axées sur le management et moins sur le code brut.

En backend, on utilise PHP + le framework FuelPHP. Pour les applis, on est en natif, à la fois sur Android et sur iOS.

 

EN QUOI LYDIA EST-IL NOVATEUR ? POURQUOI ALLEZ-VOUS RÉUSSIR ?

Depuis nos débuts, notre vision de l’interface qu’on doit avoir avec notre argent (pour que celui-ci s’aligne avec nos modes de vie, et pas l’inverse) est clairement novatrice. L’idéal de Lydia serait : la simplicité du cash, la puissance du téléphone. On creuse cette veine à l’infini, car on trouve que les systèmes bancaires sont contraignants, anciens, rigides, et rendent la vie compliquée. C’est une situation absurde : le propre du plafond de retrait, pour ne citer que lui, c’est de nous nous empêcher de disposer de manière simple de notre argent ! Lydia va faire sauter toutes ces aberrations, et c’est parce qu’on a cette philosophie de toujours aller jusqu’au bout de la réflexion sur tous les sujets qui nous sont donnés.

 

Je ne peux pas affirmer qu’on va réussir car ce serait arrogant, mais on ne va rien lâcher jusqu’à avoir toutes les cartes en main pour réussir !

 

Lydia aujourd’hui, c’est 1M d’utilisateurs et 2000 comptes créés tous les jours. Rejoins le mouvement, et n’oublie pas de suivre Lydia sur Facebook, Twitter, Linkedin et Instagram !

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