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Interview de la start-up Klassroom

  • user
    Marie
  •  15.03.2017
  •  5 MIN

PRÉSENTEZ-NOUS BRIÈVEMENT VOTRE PARCOURS, VOTRE FORMATION

Après une formation d’ingénieur en Génie Mathématiques et Informatique à Dauphine, j’ai commencé l’aventure entrepreneuriale en montant en 2004 une entreprise qui développait un CMS. J’ai eu de bons retours, à l’époque beaucoup de PME étaient ravies de pouvoir enfin prendre la main sur leur site internet. J’ai cédé ma clientèle en 2007 pour créer Faisons Affaires, une plateforme de crowdfunding permettant aux personnes imposés à l’ISF d’investir dans des PME. Malheureusement les régulations à l’époque ont rendu toute manœuvre très compliquée, j’ai du abandonner le  projet.

 

En 2014, j’ai fondé Room, un réseau social permettant de créer et de gérer des communautés (ses amis, sa famille, son association, son entreprise, etc). Mais deux mois après notre lancement, Facebook a lancé exactement la même application appelée Rooms. Nous sommes depuis en litige avec Facebook sur ce sujet.

Face à cette crise, mon associé et moi avons exploré différentes pistes. Nous nous sommes rendu compte que les besoins des écoles étaient un magnifique cas d’usage de Room. Après des mois d’échanges avec des instituteurs, professeurs et parents d’élèves, nous avons adapté Room et créé Klassroom début 2016.

 

UN PETIT PITCH POUR PRÉSENTER KLASSROOM EN QUELQUES MOTS ?

Klassroom est une application mettant en relation les professeurs et les parents d’élèves : elle remplace le traditionnel cahier de liaison papier, qui malgré sa lenteur, son côté fastidieux et son inefficacité est encore utilisé dans la majorité des écoles publiques françaises. L’appli permet au professeur de créer une classe (un fil d’actu), où lui/elle seul peut poster des infos (documents, photos, événements…). Les parents ne peuvent interagir que pour des raisons spécifiques (absence, demande de RDV..), afin d’éviter que les professeurs ne soient assaillis de questions.

 

COMMENT EST VENUE L’IDÉE DE KLASSROOM ?

Mon associé, Damien Rottemberg (Co-founder & CTO de Klassroom, ndlr) est divorcé et n’a pas la garde de sa fille. Ne la voyant qu’un weekend sur deux, il était très difficile pour lui de suivre sa vie de tous les jours à l’école. En tâtant le terrain, nous avons identifié là un vrai besoin. Nous nous connaissons depuis 20 ans et avons la même façon de penser, alors la suite est venue tout naturellement !

 

QUELLES ONT ÉTÉ LES DIFFICULTÉS MAJEURES LORS DE LA MISE EN ŒUVRE DE CE PROJET ?

Au niveau financier, le moment le plus critique a été celui où nous arrivions à cours de cash. Les premiers fonds de Room (100.000€ levés) avaient été consommés. L’un de nos investisseurs, Daniel Kahn, a tout de suite cru en notre pivot Klassroom et a investi à un moment très risqué 40.000€ supplémentaires, ce qui nous a permis  de continuer notre activité, mais aussi quelque mois plus tard de boucler un tour de table de 300.000€ auprès de business angels et du fonds Idinvest (via la plate-forme Smart Angels).

 

Au niveau humain, nous avons aussi rencontré des difficultés avec différents freelances, avec qui cela ne fonctionnait pas vraiment. Damien, qui a suivi la même formation que moi, en a eu assez et a décidé de s’occuper lui-même du développement de notre site et de nos applis !

 

QU’EST-CE-QUI VOUS A AIDÉ À MENER À BIEN LE PROJET ?

A l’époque de Room, nos amis et famille ont été nos principaux investisseurs. Grâce à eux, nous avons levé un total de 140.000€. Une fois l’aventure Klassroom lancée, nous avons pu réaliser la levée de 300.000€ : cela nous a permis de financer notre activité, de valider nos hypothèses, notre traction, etc. Une prochaine levée de fonds est prévue en fin d’année pour accélérer encore plus le déploiement en France et l’élargir en Europe.

 

Un autre moment important pour nous : nous avons signé avec le Ministère de l’Education Nationale une Convention d’Expérimentation afin de tester l’utilisation de Klassroom dans tous les contextes (urbain, rural, REP), et de s’assurer que l’appli répond à une réelle demande tout en en mesurant l’impact. Avoir le cachet du Ministère de l’Education nous a fait gagner en crédibilité auprès des professeurs qui testaient l’application.

Enfin, en Janvier dernier notre équipe s’est agrandie : Diane Lahmy, growth hacker, a rejoint l’équipe. Elle s’occupe de la relation professeurs / écoles, développe un réseau avec les blogueurs et les influenceurs, est en charge de l’acquisition sur les réseaux sociaux et de la relation presse… Depuis qu’elle nous a rejoints, les chiffres explosent !

 

QUELLES TECHNOLOGIES UTILISEZ-VOUS ?

En back-end, Damien utilise un serveur java personnalisé sur la base d’Openfire. Le site et l’application web sont développés avec Javascript et PHP. Pour les appli mobiles, tout est natif Java pour Android, Objective-c pour la V1 de iOS et Swift 3.0 pour la V2.

 

EN QUOI KLASSROOM EST-IL NOVATEUR ? POURQUOI ALLEZ-VOUS RÉUSSIR ?

Jusqu’à Klassroom, il n’existait aucune solution en France permettant de répondre simplement au besoin de communication des enseignants et des parents d’élèves. Les mails, Whatsapp, le cahier de liaisons… Aucun de ces moyens n’était vraiment adapté. De plus, nous sommes la seule application à être en conformité avec les exigences françaises (en comparaison avec nos principaux concurrents américains).

Nous allons réussir car nous répondons à un véritable besoin, et nous en avons la preuve : nous avons un taux d’adoption et de rétention de 100% ! Les retours sont excellents, nous avons même reçu des témoignages d’enseignants nous disant que Klassroom avait changé leur manière d’enseigner et qu’ils n’envisageaient plus de faire sans !

 

DEPUIS QUAND EST-IL POSSIBLE DE BÉNÉFICIER DES SERVICES KLASSROOM ?

Klassroom est disponible depuis septembre 2016.

 

AVEZ-VOUS ÉTÉ INSPIRÉS PAR D’AUTRES ENTREPRISES ?

Depuis toujours j’écoute les success stories de startups, j’essaie de comprendre les mécanismes de communication afin de ne reproduire que ce qui marche. C’est sûrement un peu bateau, mais j’ai toujours admiré Apple pour sa simplicité : ils ont rapidement compris que réduire le nombre de fonctionnalités à celles qui sont essentielles simplifiait la prise en main (et donc l’adoption). 

En un sens, nous nous en sommes inspiré en ramenant Klassroom au minimum nécessaire et suffisant, pour que les parents et les enseignants puissent utiliser l’appli spontanément, sans avoir à suivre une formation. 

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