Vous n’avez jamais entendu parler du NoCode ?
Le NoCode est un système qui permet de créer et développer son propre site web ou son application, sans connaissance particulière en développement informatique.
L’objectif ? Permettre d’optimiser l’efficacité des entreprises avec un faible niveau de technicité et d'ainsi diminuer les coûts.
Cette solution révolutionne en ce moment le travail à distance. Les entreprises qui ne possèdent pas d'expertise technique en programmation peuvent, grâce au NoCode, réaliser leurs objectifs d'automatisation sans avoir à écrire une ligne de code.
Fini les lignes de codes uniquement compréhensibles des développeurs. La création d’éléments est ainsi abrégée et l’utilisateur peut utiliser le « drag and drop » pour donner naissance à un site web ou une application.
« Simple, rapide et efficace », c’est la promesse du NoCode. Présent depuis quelques années, il connaît une effervescence récente depuis le début de la pandémie du coronavirus.
Alors, révolution informatique ou lubie technologique ?
Les utilisateurs travaillent sur une interface virtuelle simplifiée. Ces plateformes de développement « NoCode » permettent de créer des applications ou des logiciels sans que ce dernier ait à modifier la base de code sous-jacente. Et surtout de voir en temps réel à quoi va ressembler le projet.
Ce système facilite de manière significative le travail des développeurs puisque les lignes de code des composants sont pré-codées. De ce fait, il est accessible à tous et permet donc un essor conséquent de créativité chez ses utilisateurs.
“On voit tout de suite le gain de temps et les utilisateurs se rendent rapidement compte du potentiel de l’outil. Ce qui plaît à des gens un peu moins tech, c’est qu’ils sont autonomes et peuvent tout faire tout seul.”, Romain Fere, Responsable IT Free Média et Impact Social chez Identicar
Grâce à ce type de technologies, nous assistons à l’essor du « développeur citoyen », que Gartner définit comme étant « un utilisateur qui crée de nouvelles applications commerciales pour la consommation en utilisant des environnements de développement et d'exécution sanctionnés par l'informatique d'entreprise ».
Parmi les outils de création de sites web, applications ou jeux vidéos connus (normalement) de tous : Wordpress, Wix, Webflow, Bubble, Adalo, Zappier ou encore Buildbox
Cette solution ne nécessitant aucune compétence en codage, elle permet à de petites et grandes entreprises de créer une application facilement et de valoriser rapidement son impact sur le marché. C’est un bon moyen de sortir par exemple une version bêta et de la tester auprès des utilisateurs.
Une solution rapide, mais surtout un réel avantage économique. Toutes les entreprises ne peuvent pas, surtout en début de projet, internaliser un recrutement tech ou faire appel à des freelances. Selon Malt, le coût d'un développeur peut s'élever entre 300 et 800 € par jour en moyenne. Et c’est sans tenir compte de la techno utilisée et la complexité du projet qui demanderait l’intervention d’un profil senior et donc saler rapidement la facture.
Le NoCode coûte quant à lui entre 0 et 500€ par mois, en fonction des solutions. Une alternative idéale pour les jeunes entrepreneurs et startups, mais également toute entreprise qui souhaite se lancer dans un nouveau projet et avoir une version bêta à tester sur le marché rapidement.
De par son fonctionnement, les modifications et les upgrades à effectuer ne donnent maintenant plus de sueurs froides aux marketeurs. Le NoCode permet une agilité sans précédent aux entreprises.
On le voit notamment sur un outil comme Wordpress : plus besoin de faire appel à un développeur pour changer le texte, la couleur ou ajouter des plug-ins. Depuis sa création, on compte plus de 50 000 plugins différents, de quoi trouver son bonheur à coup sûr !
“En interne on utilise le NoCode pour interconnecter nos outils divers (suite office avec les autres logiciels interne et des automatisations de workflows). Pour moi le NoCode a toujours existé, mais depuis quelques mois/années, son utilisation s’est énormément démocratisé, car c’est plus abordable technologiquement parlant et plus simple d’utilisation.”, Romain Fere
Cette solution est considérée fiable par les développeurs et peut parfaitement suffire à une première version de site ou application. En revanche, si le résultat souhaité comprend beaucoup de personnalisation pour l’utilisateur final, le NoCode pourrait ne pas suffire.
La plupart des outils NoCode fonctionnent grâce à l'IA et peuvent être connectés aux espaces de travail des entreprises pour les faire communiquer entre eux.
Après une analyse du flux entrant et sortant, ces outils peuvent automatiquement générer, repérer et échanger des informations. On peut donc facilement faire la connexion avec des bases de données existantes. Si on reprend l'exemple de Wordpress, on peut le connecter à toutes les solutions CRM et de base de données.
L’avantage non négligeable est de pouvoir libérer du temps aux employés et les laisser se concentrer sur des tâches à (plus) forte valeur ajoutée.
Les outils NoCode étant souvent des outils SaaS, c'est la plateforme qui gère la sécurité à la place de l’entreprise. Ce sont ces plateformes qui vont investir pour garantir la sécurité des données pour leurs utilisateurs.
Que l’on sache, aucun cas de fuite de données dans ces entreprises n'aurait encore été déclaré. Néanmoins, il faut rester prudent. La gestion de l'hébergement n'étant pas sans risque, nous avons tendance à penser qu'utiliser des outils NoCode peut être sécurisante. Avec WordPress par exemple, le risque de piratage peut être important si l'on ne met pas à jour le site.
Les applications NoCode ont encore de nombreux progrès à faire. En effet, considérant qu’elles sont construites par des non-développeurs (et donc non familiarisés aux questions de sécurité informatique), le risque de brèche de données ou de faille de sécurité doit être pris en compte.
Il y a pour certains une peur irrationnelle de voir disparaître le métier de développeur, mais elle n’a pas lieu d’être. Les sites de NoCode nécessitent eux-mêmes d'être maintenus et développés (d’une). Le produit/site aura besoin d’évoluer et nécessitera forcément l’intervention de codeurs (de deux).
Étendu à grande échelle, Le NoCode permet de simplifier le travail de certains codeurs dans l'unification des techniques de développement. Il faut voir une notion de complémentarité entre le NoCode et les développeurs.
Des avancées spectaculaires, on l’a bien vu, mais qui auront leurs limites. Le NoCode n'aurait une réelle utilité que pour les PME et TPE ou entrepreneurs en développement ou en première version de la solution.
Pourquoi ? Car ces solutions ne permettent pas une personnalisation complète pour coller aux besoins des consommateurs.
“Si une application a été développée en front sur du NoCode, on devra tout refaire. On va juste pouvoir aller plus vite sur ce que l’on veut, car la version bêta aura permis de recueillir les feedbacks des utilisateurs. Sur la partie back-end, si c’est bien fait ça peut tenir en NoCode. On peut très bien avoir du mix entre la stack et du NoCode.”, Romain Fere
Performance et personnalisation seraient peut-être les limites du NoCode. Si la logique métier ou de développement est trop précise (comme l’intégration de graphisme peut-être), alors l’entreprise devra se résoudre à coder. Il faut bien faire la différence entre le prototypage d’une solution et son industrialisation.
Nous l’avons dit plus haut, le NoCode n’est pas une solution récente, mais on continue de la voir progresser. Dans un marché numérique en constant mouvement, nous allons voir de plus en plus de solutions de NoCode arriver sur le marché. Certains outils vont sûrement se démarquer pour devenir le nouveau Wordpress ou Zapier.
Selon Microsoft, d’ici 4 ou 5 ans, ce sont plus de 500 millions de logiciels qui seront développés. Soit plus que l'ensemble des programmes informatiques créés depuis quarante ans. 450 millions d'entre eux seront créés à l'aide d'un outil NoCode ou low code, car il n'y a pas assez de développeurs sachant travailler suffisamment vite pour concevoir tant de programmes.
Pour les développeurs ? Ça sera le bagage standard. Les centres de formations spécialisés l’ont bien compris et intègrent déjà le NoCode dans leurs programmes de formation.
“Nous avons intégré le NoCode depuis 2018 dans nos formations, une fois que les apprenants ont appris à coder, pour leur montrer que certains outils permettent de ne pas perdre du temps sur certaines tâches, notamment un site vitrine.”, Félix, CEO et Co-fondateur du Hacking Project
Le NoCode ne doit pas être confondu avec le Low-Code. Bien que la différence entre les deux soit souvent floue, le Low-Code nécessite certaines compétences en codage, obligeant ses utilisateurs à collaborer avec des développeurs plus expérimentés.
Le Low-Code peut être utile lorsque les plateformes NoCode ne peuvent répondre aux besoins de l’entreprise ou de ses utilisateurs finaux. On privilégiera donc l’adoption du Low-Code dans le cas de la création d'applications complexes, qui demanderont une saisie manuelle d’un développeur qualifié.
Contrairement au NoCode qui ne requiert aucune connaissance en coding, le Low-Code demande entre 20 à 30% de codage brut. Il s’agit de la version plus élaborée du NoCode, mais les deux systèmes sont malgré tout indissociables. Pourquoi ? Au final, très rares sont les sites ou applications qui ne nécessiteront aucune modification ou évolution. Comme tout outil informatique, il semblerait qu’avec l’arrivée du NoCode et du Low-Code, le codage institutionnel devienne obsolète.
Selon une étude de Forrester, il pourrait générer jusqu’à 187 milliards de dollars d’ici 2030, contre 10,3 milliards en 2019.