La chose dont il faut se rappeler, avant de commencer cette lecture, est que toutes les sociétés sont divisées en un certain nombre de parts, même les sociétés non cotées en bourse. Quand on achète des actions, on devient propriétaire d’une partie de la société.
Les BSPCE, BSA (Bon de Souscription d’Action) et l’attribution gratuite d’actions sont trois dispositifs d’intéressement au capital d’une société et présentent une finalité commune d’attirer, fidéliser et inciter à la performance des salariés et dirigeants. Il y a cependant une différence dans la logique d’attribution, la condition d’exercice et la fiscalité. Parce que l’on l’entend souvent en entretien en start-ups, nous avons voulu faire le point sur les BSPCE.
Un BSPCE c’est quoi ? Un Bon de Souscription de Part Créateur d’Entreprise. Il est souvent présenté comme étant une part de l’entreprise, mais à tort ! Les BSPCE vous donnent simplement le droit d’acheter des parts de l’entreprise (plus tard), et ne vous donnent pas accès aux parts directement. À ne pas confondre avec des stocks-options.
Les BSPCE sont prisés par les jeunes sociétés, car ils proposent de nombreux atouts comme :
Ils sont depuis longtemps devenus un levier d’acquisition de top profils, mais également un levier de négociation sur la rémunération des candidats, surtout en début d’aventure.
Pour savoir comment les mettre place, voici une vidéo de la French Tech Strasbourg, accompagné d'un avocat, retraçant le processus de création, d'attribution et d'application.
Prenons un exemple : vous entrez dans la société X au 1er janvier 2021, et votre employeur vous propose un package de salaire fixe + 3.000 BSPCE.
Cela veut dire, qu'en plus de votre salaire fixe, l'entreprise vous donne le droit d'acheter ces 3 000 BSPCE qui seront débloqués dans leur intégralité au bout de 4 ans (la durée est fixée sur le contrat avec l’entreprise). Le prix d’exercice des BSPCE est fixé lors de leur attribution et ne peut être modifié par la suite.
La notion de risque dans les BSPCE est faible : si vous estimez que le prix d'achat est supérieur à la valeur actuelle de votre entreprise ou que vous ne voyez pas de potentiel de croissance, vous pouvez vous raviser et ne pas les acheter.
En tant que futur-salarié, vous avez tout à gagner à négocier l’achat des parts à l’entrée dans la start-up et d’espérer une valorisation importante à court ou moyen terme.
Concrètement ?
Si une start-up propose de négocier un salaire à la baisse en incluant des BSPCE, il faut bien se dire qu’elle ne vous donne pas des parts de la société, mais la possibilité de les acheter à une valeur moindre et sur un temps donné (on débloque 25% la première année, 50% la deuxième et ainsi de suite). À noter également que tous les détenteurs d’actions peuvent siéger à l’assemblée générale de l’entreprise. Cependant, seuls les actionnaires détenteurs d'actions à droit de vote pourront voter.
Il faut bien juger du potentiel de la boîte avant d’accepter de revaloriser son salaire, car elle peut être valorisée à x10 ou déposer le bilan à la fin de l’année.
Prenez en compte l’imposition sur les BSPCE, car elle peut changer pendant ces quatre ans. Tant que vous êtes employé, vous serez taxé sur la CRG CSDS (9,7%) et la part salariale à payer (15%). Heureusement il y a un impôt dégressif en fonction du temps passé dans l’entreprise (plus intéressant de rester les 4 ans par exemple).
En tout, vous allez payer environ 40% d’impôts, donc sur les 9.000 € de bénéfices, vous gagnerez réellement 4.500 €.
Ça peut rapporter gros si vous misez sur les futures licornes françaises !
Les conseils d’Urban Linker
Avoir une vision à long terme dans l’entreprise et croire en la capacité de rendement, surtout de croissance du projet avant d’accepter de revaloriser sa rémunération avec des BSPCE. Essayez, idéalement, de négocier un accès aux BSPCE avant une éventuelle levée de fonds.
Si l'entreprise n'a pas de simulateur de BSCPE, celui-ci peut vous aider.