Le printemps est enfin là, les beaux jours reviennent timidement, mais rien n’y fait : tous les jours, tu sens sur tes épaules le poids de la fatigue qui s’est accumulée pendant ces (longs) mois d’hiver. « Besoin de vacances » est la phrase qui revient le plus souvent lorsque tu en parles autour de toi, comme si tu n’étais pas déjà au courant qu’une bonne semaine de siestes dans un hamac / de randonnées en montagne te remettrait bien d’aplomb…
Seul problème : partir en vacances n’est pas si simple. Tu as peut-être déjà posé tous tes jours de congés pour cet été (le mariage de ta sœur en août, la semaine entre copains en juillet… tout ça prend du temps), et tu te rends doucement compte que la vie étudiante était tellement, tellement plus douce. Ou peut-être que tu as simplement trop à faire en ce moment, et qu’il t’est tout bonnement impossible d’éteindre ton ordi et de prendre la route pour quelques jours, sous peine de (grosses) répercussions sur ton travail.
Alors, comment faire ? Prendre sur soi et continuer comme si de rien n’était, en espérant que les choses se tassent d’elles-mêmes ? Pas très alléchant comme plan de bataille, avoue. Heureusement, il y a d’autres petites choses à faire pour appuyer sur « reset », qui n’impliquent (malheureusement) pas de siroter des mojitos au bord de l’eau.
Peut-être n’est-il pas prévu que tu sois face à l’océan / un paysage un tantinet exotique d’ici un moment, mais ça ne t’empêche pas de transformer un minimum ton environnement : à vrai dire, ça aura même un impact positif sur ton humeur (et ton travail).
Comment se fait-ce ? Explication : notre comportement et nos habitudes sont étroitement associés à notre environnement. Il est donc bien plus difficile de se débarrasser de sa fatigue / sa mauvaise humeur lorsqu’on est assis au même bureau, entouré(e) des mêmes objets jour après jour – à moins que l’on décide de changer quelques petites choses.
Alerte conseils de folie : change ton fond d’écran (si si, tu as bien lu). Achète une plante, personnalise ton bureau avec des photos, investis dans un jouet de bureau (un rubiks cube, un hand spinner, bref, quelque chose). Si ton entreprise est vraiment flexible, essaie de travailler depuis des endroits différents de ton bureau (par exemple : une table de pique-nique en extérieur, un espace de co-working..). De si petits changements peuvent avoir une énorme influence sur ton humeur générale.
La nature humaine nous force à nous en tenir à ce que l’on connait (ce biais s’appelle « status quo ») : nous sommes rassurés par ce qui est prévisible. Mais parfois, l’inverse se produit, et on ne supporte tout simplement plus la routine.
Dans ces cas-là, être capable de légèrement changer ses habitudes quotidiennes peut faire des merveilles : d’une part, tu te sentiras plus concentré(e). Paradoxalement au biais du status quo, nos cerveaux recherchent en permanence la nouveauté. En effectuant quelques changements, même infimes, sur ta routine, tu donnes à ton cerveau cette sensation de nouveauté qu’il désire tant, et ton niveau de concentration augmente considérablement.
D’autre part, cela te permet d’améliorer tes fonctions créatives. S’éloigner des sentiers battus et des méthodes de travail trop prévisibles augmente la neuroplasticité de ton cerveau (sa capacité à créer de nouvelles connexions entre les pensées). Pour la faire simple : être plus flexible dans ses habitudes, rendrait notre cerveau plus flexible lui aussi.
Alors lance-toi gaiement, et change légèrement tes habitudes : tu attends le soir pour aller faire ton jogging ? Essaie de le faire le matin, avant d’aller travailler. Tu prends le métro pour aller bosser ? Essaie le bus, ou mets-toi au vélo. Tu déjeunes à ton bureau ? Force-toi à prendre une vraie pause, loin de ton ordinateur. Tu pourrais être surpris(e) des résultats.
On t’imagine déjà lever les yeux en lisant ce titre. Après tout, tu as du travail, et te suggérer d’éteindre ton téléphone ou de désactiver les notifications de tes emails n’est pas toujours réaliste. Mais il est assez facile d’identifier des périodes où il n’est pas nécessaire d’être vissé(e) à son téléphone. Exemples très simples : tu n’es vraiment pas obligé(e) de commencer / finir ta journée en regardant ton téléphone. Tu n’es pas obligée non plus de scroller comme un robot lorsque tu regardes un film / une série.
Il est impossible de se déconnecter pour de bon, mais tu as le droit de prendre un peu de recul et de débrancher tout ça (au moins quand tu n’es pas en train de bosser activement), ça te permettra de réduire ton niveau général de stress.
Si tu sens que les actions ci-dessus n’ont pas le résultat escompté, peut-être est-il temps d’avoir une conversation avec ton manager ; vous pourrez ensemble voir par quels moyens tu peux alléger ton emploi du temps, afin d’éviter le fameux burn-out. En attendant, courage, tes prochaines vacances arriveront bien un jour ! (mais si, on y croit).