C’est le nouveau concept à la mode : de plus en plus de tes amis t’annoncent qu’ils sont « en télétravail », et nombreuses sont les entreprises qui proposent cette option à leurs employés. Mais même si le terme « télétravail envisageable » te donne des petites palpitations lorsque tu consultes une offre d’emploi, ce n’est pas forcément le meilleur choix pour tout le monde.
Bien sûr, l’idée est tentante, mais pour arriver à s’épanouir en dehors d’un cadre de travail traditionnel, il te faut compter sur un certain nombre de traits de caractères et de compétences. Est-ce que cette nouvelle forme de liberté de donnera des ailes, ou est-ce que l’absence d’un management direct te fera t’écraser en plein vol ?
Voici quelques indices pour découvrir, avant de te lancer, si le télétravail te serait bénéfique ou non.
L’un des principaux inconvénients du télétravail est le manque d’interaction sociales, que bon nombre de personnes considère comme acquises au sein d’un bureau. Il n’existe malheureusement pas de substitut aux relations « de chair et d’ os », car elles seules peuvent booster notre système immunitaire, abaisser notre niveau de cortisol (l’hormone du stress) tout en augmentant notre niveau de dopamine (l’hormone « du bonheur »).
Avant de te lancer dans le télétravail, compte le nombre d’interactions positives que tu as avec tes collègues durant les trois prochains jours. Si tu constates que le moment préféré de ta journée est le déjeuner avec ton équipe, ou que tu as besoin de nombreuses pauses pour maintenir ton niveau d’énergie, alors il y a fort à parier que le travail en solo depuis chez toi te fera te sentir un peu seul(e).
Tout le monde est persuadé d’être une personne responsable et sur qui on peut compter. Le problème, c’est que nous avons tous des œillères à ce sujet. Pose-toi les questions qui fâchent, et sois honnête avec toi-même. Est-ce que ton manager doit te relancer pour être sûr que tu respectes tes deadlines ? As-tu déjà empêché un projet d’avancer parce que tu n’avais pas rendu ta partie à temps ? Si ta réponse se rapproche d’un « oui », alors travailler sans supervision pourrait vite tourner au désastre.
Discutes-en avec ton manager actuel (ou un ancien), et demande-lui son avis, en tout sincérité. S’il/elle te confirme que tu fournis un travail de qualité dans les délais impartis sans avoir besoin de rappels, alors tu es mûr(e) pour travailler de n’importe où.
Le fait de ne pas être physiquement proche de tes collègues ne signifie pas que tu ne leur parleras jamais. Pour être efficace, le télétravail nécessite au contraire un important niveau de communication.
Tu es peut-être déjà parfaitement à l’aise avec le fait de parler au téléphone ou en visio-conférence avec tes collègues. Mais certaines personnes sont intimidées par les coups de fil, et ne sont pas les plus douées pour les chats de groupe. Pour couronner le tout, si tu commences un nouveau job 100% en télétravail, tous tes nouveaux collègues seront des inconnus (au moins au début)!
Pour reproduire les échanges que tu aurais en télétravail de la façon la plus fidèle qui soit, décroche ton téléphone et appelle des clients potentiels, ou des entreprises locales pour leur poser des questions ou leur présenter ta solution.
Si ton poste n’implique aucun contact avec les clients, tu peux organiser quelques coups de téléphone à titre informatif avec des personnes travaillant dans ton secteur d’activité – quelques contacts LinkedIn que tu n’as jamais rencontrés en personne, par exemple ? Te sens-tu à l’aise ? Si l’idée t’angoisses et que tu redoutes le moment où tu devras recommencer, attention : cela te compliquera grandement la vie si tu devais travailler à 100% en télétravail.
Si les trois précédents points ne t’ont pas effrayé(e) le moins du monde, il est temps de passer à la répétition générale. Demande à ton manager de travailler depuis chez toi (ou ailleurs) un jour par semaine pendant les trois prochains mois. S’il/elle refuse, tu peux toujours essayer de travailler en freelance quelques heures par semaine en plus de ton job actuel, pour voir ce que ça donne.
Pendant cette période d’essai, établis un emploi du temps que tu pourrais reproduire et maintenir 5 jours par semaine. Tu ne le testeras qu’un jour par semaine, mais le but est d’établir si cela pourrait devenir ton rythme de travail quotidien. Si tu sais d’avance que tu as besoin d’être entouré(e), tu peux travailler depuis un café, ou un espace de co-working.
N’oublie pas de dresser le bilan ! As-tu survécu au faible nombre d’échanges ? As-tu eu de bons retours de la part de ton manager ou de ton équipe ? Étais-tu à l’aise avec le fait d’utiliser ton téléphone et les chats vidéo pour communiquer ? Si c’est un grand oui de tous les côtés, tu es mûr(e) pour un poste à 100% en télétravail : félicitations !
Armé(e) de ces toutes nouvelles connaissances sur ta petite personne, tu es désormais en mesure de savoir s’il te faut abandonner tes rêves de télétravail, ou avancer et augmenter ton temps hors du bureau au maximum. Cela peut impliquer de devoir changer de poste au sein de ton entreprise.
Quoi qu’il en soit, n’hésite surtout pas à utiliser toutes les données que tu auras collectées au cours de ta petite enquête au moment de négocier ton nouvel emploi du temps avec ton boss. Après tout, c’est la preuve pour lui/elle aussi que le télétravail fonctionnerait avec toi!