Un CDI, comme son nom l’indique, a vocation à s’étendre sur une durée indéterminée. Toutefois, n’importe quel employé a le droit de présenter sa démission et de rompre son contrat de travail. Les raisons pour avoir envie de démissionner peuvent être nombreuses, et s’il n’est pas obligatoire de les nommer lorsque l’on démissionne, une certaine procédure doit être suivie pour éviter tout problème avec son employeur. Mode d’emploi de la démission « nickel chrome ».
Il n’existe aucune forme obligatoire pour présenter sa démission : elle peut se faire à l’écrit comme à l’oral. La seule chose à faire est de manifester de façon claire et non équivoque sa volonté de mettre fin au contrat de travail. Ainsi, ni une absence injustifiée ni un abandon de poste ne peuvent être considérés comme une démission.
Dans le doute, lis toujours la convention collective régissant ton contrat de travail, car certaines prévoient une procédure particulière à respecter. Mais même si rien n’y est prévu, il est vivement conseillé d’envoyer sa lettre de démission en recommandé avec avis de réception, pour éviter tout litige (en particulier sur la date de démission). Tu peux trouver un modèle de lettre de démission sur le site de l’Administration Française. Lorsque tu démissionnes, ton employeur devra te remettre un certificat de travail, une attestation destinée à Pôle Emploi et un reçu pour solde de tout compte.
Le respect d’une période de préavis est la seule obligation fixée par la loi (art. L1237-1 du Code du Travail) : ce délai dure entre 1 et 3 mois à compter de la présentation de sa démission (voilà pourquoi il est si important de bien savoir à quelle date tu as démissionné !). Pendant cette période, tu es tenu(e) de continuer à travailler normalement : impossible de rendre son tablier et de partir en claquant la porte ! Cette période est mise en place pour permettre à l’entreprise de trouver quelqu’un pour te remplacer sur le poste.
La durée précise de ta période de préavis est fixée par convention collective et figure dans ton contrat de travail. Sache que si la durée prévue dans ton contrat peut être plus courte que celle prévue par ta convention collective, il est en revanche interdit qu’elle soit plus longue. La seule exception à cette règle concerne les démissions suite à une grossesse : si c’est ton cas, tu as pour seule obligation de prévenir ton employeur 15 jours avant ton départ. Bon à savoir : Certaines conventions prévoient que le salarié est libéré de son préavis lorsqu’il a trouvé un autre emploi. Alors lis bien la tienne !
Il est fréquent de négocier sa période de préavis pour la raccourcir : si c’est à la demande de l’employeur, ce dernier devra te verser des indemnités compensatrices (équivalant au salaire que tu aurais touché pendant cette période). En revanche, si c’est toi qui fait la demande (parce que tu as trouvé un nouveau job qui commence ASAP par exemple), tu ne pourras pas toucher lesdites indemnités.
Dans un autre registre, sache aussi que tu as droit à une indemnité compensatrice de congés payés si tu n’as pas pu prendre la totalité de tes congés acquis avant la date de rupture du contrat.
Normalement, démissionner ne te donne pas droit aux prestations sociales (telles que le chômage par exemple). Mais plusieurs exceptions sont prévues si la démission est considérée comme légitime. Dans les cas suivants, il sera possible de toucher certaines aides :
- Démission pour changement de résidence du conjoint
- Démission pour non-paiement des salaires par l’employeur
- Démission à la suite d’actes délictueux (et après dépôt d’une plainte)
- Contrat de volontariat de solidarité internationale
- Service civique
- Création / reprise par l’employé d’une entreprise qui ferme par la suite
Afin de ne pas compromettre ta réputation sur le marché du travail, un certain nombre de règles de savoir-vivre sont à respecter lorsque tu présentes ta démission. Tout d’abord, et même si on t’a conseillé plus haut de présenter ta démission sous forme écrite, il est toujours préférable de prévenir ton/ta patron(ne) de façon orale avant de lui envoyer la LRAR. Organise un entretien avec lui/elle, et insiste sur les résultats positifs de ton expérience au sein de son entreprise. Remercie-le/la pour l’aventure, mais n’oublie pas de bien garder tes intérêts en tête (afin de ne pas céder aux éventuels marchandages sur le délai de préavis, sur l’argent, etc). Essaie de donner un préavis raisonnable pour ne pas nuire à l’activité de l’entreprise.
Une fois ta démission posée, durant ta période de préavis, respecte le choix de communication de ton/ta boss sur la nouvelle de ton futur départ : s’il/elle te demande de ne pas ébruiter la nouvelle, garde cette information pour toi ! Le but est d’éviter de déstabiliser tes collègues.
Ne te relâche pas sur ton travail : continue d’arriver à l’heure, et reste investi(e) dans tes missions. Reste disponible pour les personnes à qui tu passes tes dossiers, car c’est souvent une charge de travail supplémentaire pour eux ! Après le feu vert de ton boss, tu peux commencer à prévenir tes clients de ton futur départ (sans jamais médire sur ton entreprise, même si tu es en colère !). D’ailleurs, évite aussi d’empoisonner l’esprit de tes collègues en soulignant tous les mauvais côtés de votre lieu de travail : tiens bon jusqu’à ton départ, car n’oublie pas que certains comptent bien rester dans cette entreprise.
Lors de ton dernier jour, envoie un mail groupé informant tes collègues de ton départ. Remercie personnellement les personnes avec qui tu as travaillé, et prends quelques minutes pour dire au revoir à tout le monde (pourquoi ne pas proposer un verre pour ton départ ?). Essaie au maximum de laisser une image reconnaissante et respectueuse, c’est la meilleure façon de quitter une entreprise.