Avec près de 450 recrutements réalisés en un an, auprès de pure players, de startups et de grands groupes, nous avons identifié et analysé les évolutions des salaires des techniciens du web en rapport avec notre étude de l’année dernière.
Les nouveautés de l’étude :
- Cette année, nous avons pris la décision de retirer la grille de salaires pour les développements sur les CMS car la demande exprimée par les sociétés que nous accompagnons n’était plus assez significative.
L’étude a été réalisée grâce aux informations salariales inhérentes aux recrutements effectués, via Urban Linker, par des pure players, des agences web, des éditeurs de logiciels, des startups et des pôles digitaux de grands groupes. Les données collectées ont été pondérées dans une démarche qualificative et empirique, afin d’être le plus fidèles au marché qu’elles illustrent. L’analyse a été réalisée par les consultants seniors d’Urban Linker, experts des métiers techniques du digital.
Cette étude est une analyse quantitative et qualitative, fondée sur les recrutements réalisés avant le 30 juin 2017. Elle concerne exclusivement le secteur géographique de Paris / Ile-de-France.
Les chiffres relatifs aux rémunérations sont donnés en k€ brut/an.
Rémunération
Frameworks: Symfony2, Zend2,Laravel et Silex
Junior 0 à 2 ans
34-41 K€ +1.3%
Confirmé 2 à 4 ans
38-44 K€
Senior 4 à 6 ans
44-50 K€ +1.1%
Lead
48-56 K€ +3%
Architecte
60K€ et +
*K€ brut/an – Source Urban Linker pour l’IDF
En dépit de la poussée de certains langages qui ont le vent en poupe et de la confirmation de la forte tendance JavaScript, PHP demeure le langage le plus utilisé par les structures que nous accompagnons. Quasi systématiquement, le choix de PHP est accompagné d’un framework du marché qui répond à une structure MVC. En effet, PHP et ses frameworks rassurent par la taille et l’organisation des communautés open-source fortes qui les développent, par des conventions bien définies, etc.
Le remplacement progressif de PHP5 par PHP7, la dernière version du langage, est réelle : PHP7 favorise entre autres la sécurité et la performance et est largement utilisé par l’ensemble des CMS (WordPress, Drupal, etc.) et des frameworks du marché (Zend2, Symfony3, Laravel, etc.). Bref, il est devenu incontournable.
La maitrise de PHP7 et, si nous nous focalisons sur les frameworks, de Symfony3, explique en bonne partie la hausse notable des salaires que nous avons observée pour les profils juniors et, plus encore, pour les profils plus expérimentés. Si les profils plus seniors connaissent une hausse plus importante, c’est aussi parce que de plus en plus de compétences sont demandées aux développeurs pour appréhender des logiques métiers qui se complexifient : le prix de l’expérience en somme.
Côté frameworks, les douze derniers mois ont assez clairement consacrés Symfony3 dans les besoins exprimés par nos clients. Les migrations de Symfony2 à Symfony3 se sont multipliées et les nouveaux projets se montent volontiers en s’appuyant sur la nouvelle version du framework. Une compétence qui se valorise sur le marché, en attendant la sortie de Symfony4, prévue pour novembre 2017.
Notons aussi que Laravel (développé par l'Américain Taylor Otwell) nous semble de plus en plus utilisé. Il séduit manifestement par sa syntaxe élégante et son accessibilité et nous le retrouvons dans la stack technologique de nombreuses startups. Certains micro-frameworks ont également le vent en poupe : citons notamment Silex et Lumen, respectivement petits frères de Symfony et Laravel. Dans une moindre mesure, nous pourrions aussi citer Phalcon et Silex.
Rémunération
Intégrateur (HTML5/CSS3)
Développeur front JS
Développeur full-stack JS
Junior 0 à 2 ans
28-32 K€ -4%*
34-41 K€ -6.25%*
38-44 K€ -1%*
Confirmé 2 à 4 ans
32-38 K€ +4%
42-50 K€ -4.1%
42-53 K€ -4%
Senior 4 à 6 ans
38-46K€ +5%
50-56 K€ -3.6%
55-60 K€
Lead
45K€ et +
55K€ et +
60-68 K€
Architecte
-
60K€ et +
70K€ et +
*K€ brut/an – Source Urban Linker pour l’IDF
Intégrateur
L’intégration est souvent la porte d’entrée lorsqu’il s’agit d’appréhender ses premières lignes de code et de se familiariser avec le développement. Ainsi, il existe de nombreux MOOCs ou formation courtes qui permettent d’apprendre HTML5 et CSS3. Si le marché de l’intégration apparait moins tendu que d’autres, il n’en demeure pas moins que le métier d’intégrateur est essentiel dans le développement d’interfaces et que de nombreuses compétences se valorisent.
La frontière entre le développement front et l’intégration est souvent ténue. Selon les startups et les demandes, un intégrateur peut avoir un rôle qui déborde plus ou moins vers l’UI et/ou l’UX ou vers le développement front-end… mais il ne s’agit pas là de son rôle principal. Sa mission est d’intégrer impeccablement les maquettes reçues de la part des designers et d’assurer des interactions fluides, ce qui nécessite une parfaite connaissance de HTML5/CSS3 et, le plus souvent, de jQuery. La plupart du temps, les intégrateurs comprennent le code JavaScript et peuvent y toucher un peu : nous remarquons que de plus en plus d’intégrateurs avec de l’expérience manipulent certains frameworks front-end de JavaScript (Angular, React, etc.), ce qui explique sans doute une légère augmentation de leurs fourchettes de salaires.
Comme pour chaque technologie étudiée, les compétences supplémentaires sur les outils, les best practices ou l’architecture se valorisent. Dans le cadre du métier d’intégrateur, citons par exemples les préprocesseurs CSS (Less, Sass, Stylus) ou certaines architectures : OOCSS, BEM, SMACSS.
Front JS & Full-stack JS
Le succès de JavaScript ne se dément pas depuis plusieurs années et les salaires ont augmenté en conséquence. En effet, depuis l’époque où jQuery était quasiment la seule librairie permettant de dynamiser des interfaces, le nombre de frameworks a explosé et chaque nouvelle année amène son nouveau framework à la mode (Backbone, Angular puis Angular2, Ember, React, Vue, etc.). Ce qui a achevé de faire le succès de JavaScript a évidemment été la démocratisation de l’utilisation de Node.js en production, du JavaScript côté serveur en somme. Cela a eu pour conséquence une explosion du nombre de startups qui ont choisi de développer leurs applications uniquement avec JavaScript, un confort.
Un tel succès dans l’écosystème que nous accompagnons nous amène parfois à observer des surenchères étonnantes pour les salaires des meilleurs profils : la conséquence de la loi de l’offre et de la demande. Ceci dit, pour la majorité des recrutements effectués cette année, cette tendance haussière s’est calmée. Nous observons même un léger recul des salaires que nous expliquons de la manière suivante : les startups s’adaptent au marché et préfèrent recruter des talents qui maitrisent moins JavaScript et/ou ses frameworks, tout en favorisant la formation de leurs développeurs une fois recrutés. Cela implique des fourchettes de salaires plus raisonnables, notamment pour les profils moins expérimentés.
Il convient d’écrire que la maitrise de Node.js avec (au moins) un framework front, en particulier pour les profils qui maitrisent d’autres langages back-end, est particulièrement valorisée. Cela explique les différences de salaires avec les profils purement front-end.
Du côté des tendances observées, nous avons remarqué une baisse claire des demandes sur Angular au profit d’Angular2, voire Angular4 plus récemment. Toutefois, c’est React qui a incontestablement été le champion des demandes ces douze derniers mois. Quant au prochain, ce pourrait bien être Vue.js, dont nous entendons de plus en plus parler par nos amis développeurs ou nos clients. Tous semblent séduits par une prise en main relativement rapide et le fait que Vue.js propose une synthèse des meilleurs aspects de chacun de ses concurrents.
Rémunération
. Net
Java
Junior 0 à 2 ans
33-40 K€ -5.2%
34-43 K€
Confirmé 2 à 4 ans
42-47 K€
43-50 K€ +1.1%
Senior 4 à 6 ans
47-57 K€ +2%
50-58 K€ +0.9%
Lead
55-65 K€ -4%
55-66 K€ -3.2%
Architecte
60 K€ et +
55 K€ et +
*K€ brut/an – Source Urban Linker pour l’IDF
Java
Java est peut-être un des langages qui suscite le plus de débats dans les communautés. Pourtant, il est encore et toujours parmi les plus utilisés, que ce soit dans le cadre de grosses applications industrielles évidemment mais aussi par nombre de nos clients et des startups de l’écosystème. Sans doute parce que le langage rassure : il est orienté objet, il existe depuis longtemps et est donc largement documenté, il jouit d’un écosystème toujours actif, on le retrouve de manière (quasi) systématique dans les parcours de formation des ingénieurs, etc. En effet, nombreux sont les CTO de startups qui, à un moment donné, sont passés par l’apprentissage de Java. C’est un peu moins vrai pour d’autres langages.
De plus, comme nous l’évoquions l’an dernier, les frameworks Big Data que sont Hadoop et Spark sont codés en Java, ce qui participe à la vivacité du langage.
Nous observons que les stacks technologiques qui associent Java côté serveur à JavaScript côté client demeurent légion (Angular continue de bien se coupler avec Java manifestement). Une bonne connaissance de Java est donc bien valorisée et elle rassure aussi sur la capacité à appréhender d’autres langages, notamment quand il s’agit de switcher vers le mobile avec Java Android.
La demande demeure donc forte mais les salaires n’ont pas connu de variation importante depuis l’an dernier. Signalons que Scala et, plus encore cette dernière année, Kotlin, ont le vent en poupe. Les demandes de compétences pour ces langages demeurent rares mais ce sont des connaissances qui pourraient se valoriser dans un proche futur.
.Net
Cette année, les demandes ont été moins nombreuses pour les profils de développeurs .NET, en particulier pour les profils juniors. Le succès d’autres langages pourrait être une explication mais, historiquement, admettons tout de même que les sociétés que nous accompagnons sont en général moins portées sur l’écosystème Microsoft.
Nous remarquons simplement que, dans le cadre de développements web, la maitrise de l’ASP.NET MVC est devenue systématique. Les salaires, eux, se sont globalement maintenus.
Pour faire écho à ce que nous écrivions l’an dernier sur la tendance actuelle à l’open-source chez Microsoft, quand nous évoquions le rachat de Xamarin par la firme de Redmond, signalons toutefois que de plus en plus de nos clients orientés Microsoft commencent à utiliser ASP.NET Core en production. Pour le moment, cela ressemble aux prémices d’un changement de paradigme mais gageons que la tendance se confirme fortement dans un futur proche. En effet, avec ASP.NET Core, le framework de Microsoft est désormais supporté par Windows, Linux et Mac. Quant au code .NET, il se mêle aisément avec Java ou JavaScript par exemple. Une vraie révolution !
Rémunération
Ruby
Python
Junior 0 à 2 ans
35-44 K€ -6%
34-42 K€ +1.3%
Confirmé 2 à 4 ans
44-54 K€ -3%
40-47 K€ +4.8%
Senior 4 à 6 ans
51-60 K€ +1.8%
48-58 K€ +6%
Lead
52-70 K€ -2%
53-63 K€ +5.45%
Architecte
60K€ et +
60K€ et +
*K€ brut/an – Source Urban Linker pour l’IDF
Ruby
Ruby, surtout lorsqu’il est associé à son framework Rails, présente historiquement l’avantage de permettre de bootstrapper un projet rapidement. Sa syntaxe est moderne et sa communauté cool et enthousiaste. Nous observons que c’est un langage que l’on retrouve souvent en startups ainsi que dans les écoles de code et autres bootcamps qui se développent (Le Wagon par exemple).
Depuis plusieurs années, nous considérons que le marché Ruby parisien est particulièrement pénurique, notamment pour les profils expérimentés. La forte proportion de profils en freelance conjuguée à une communauté assez réduite rendent les recrutements particulièrement compliqués et ont eu tendance à faire gonfler un peu les salaires. Peut-être que l’écosystème a pris la mesure de cette pénurie puisque, cette année, nous avons observé une tendance baissière : un peu moins de demandes et une légère baisse des salaires au global.
Au cours d’échanges et autres entretiens, nous entendons régulièrement que Ruby on Rails plait et constitue un excellent choix pour démarrer un projet… mais un peu moins quand il faut passer à la phase de croissance, lorsqu’il faut scaler un projet (ie. le mettre à l’échelle). Pour de meilleures performances, nous entendons de plus en plus parler de Go, voire d’Elixir, inspiré de Ruby. Nous resterons attentifs à l’évolution de ces demandes sur l’année à venir.
Python
Parmi les recrutements que nous avons effectués et les recherches que nous avons menées sur Python cette dernière année, nous avons noté une augmentation significative des salaires. Si ces données demeurent très empiriques, les fruits de nos observations, plusieurs raisons pourraient expliquer cette tendance.
Côté web, la baisse relative de l’utilisation de Ruby, considéré comme assez "proche" de Python, semble bénéficier à ce dernier. Notons également que Python est devenu le langage le plus recommandé et adopté dans les filières scientifiques au lycée et en classes préparatoires pour l’apprentissage de l’algorithmie et du code.
Par ailleurs, l’écosystème Python est très riche et ses domaines d’applications variés : on retrouve Python dans le développement web (avec les frameworks Django et Flask qui demeurent les plus utilisés par nos clients) mais aussi pour des problématiques plus bas niveau, de l’administration systèmes (scripting, monitoring) et pour du scraping et de l’analyse de données. Il s’agit là d’une tendance claire : les librairies scientifiques de Python (la SciPy stack) sont nombreuses et permettent, notamment, de travailler sur des problématiques de Machine Learning (apprentissage automatique). Dans ce domaine, elles sont un standard. Cette année, nous avons de plus en plus entendu parler de Deep Learning qui repose aussi sur des librairies utilisant au moins en partie Python : TensorFlow ou Caffe, par exemple. Nous pensons que cela booste la demande de compétences autour de Python, donc les salaires.
Rémunération
Administrateur Système
DevOps
Junior 0 à 2 ans
33-40 K€
34-43 K€ -3.75%
Confirmé 2 à 4 ans
38-44 K€
44-50 K€ +3.3%
Senior 4 à 6 ans
43-50 K€ +1.1%
50-64 K€ +5.5%
Lead
47-55 K€ -2.9%
55-75 K€ +4%
Architecte
50-65 K€
60-80 K€
*K€ brut/an – Source Urban Linker pour l’IDF
Admin Sys / DevOps
Le marché des profils d’administrateurs systèmes s’est réduit considérablement cette dernière année, dans les demandes qui nous ont été exprimées du moins. Cette tendance au remplacement des AdminSys par les profils orientés DevOps est particulièrement marquée au sein de notre écosystème, pour plusieurs raisons : les startups ont des équipes techniques réduites où il s’agit d’optimiser les ressources et leur rôle, ces startups ont très souvent une volonté de rapidement automatiser la production (intégration continue, déploiement automatisé) et font très largement le choix d’infrastructures cloud (AWS, Microsoft Azure, Google App Engine). Les compétences autour d’AWS, des outils de déploiement automatisés (Chef, Ansible, etc.) et de Docker et ses orchestrateurs (Mesos, Kubernetes, Docker Swarm) sont les plus demandées.
Aussi les salaires des administrateurs systèmes se sont-ils globalement maintenus tandis que la tension du marché va croissante pour les profils plus orientés DevOps, entrainant une hausse mécanique des rémunérations. La hausse la plus marquée nous est apparue pour les profils les plus seniors : ce sont eux qui, souvent, ont la responsabilité de mettre en place une infrastructure cloud from scratch lorsque les startups entrent dans une phase de croissance importante et qu’il faut permettre à l’infrastructure de scaler.
Rémunération
Android
IOS
Junior 0 à 2 ans
36-44 K€ -2.4%
37-44 K€
Confirmé 2 à 4 ans
42-53 K€
42-53 K€ -1%
Senior 4 à 6 ans
52-62 K€ +0.9%
52-65 K€ +1.7%
Lead
60-70 K€
60-75 K€ +3.9%
Architecte
70K€ et +
70K€ et +
*K€ brut/an – Source Urban Linker pour l’IDF
Le mobile continue de représenter une partie conséquente de la demande du marché. Quasiment aucun projet ne fait l’impasse sur la déclinaison mobile d’un produit web quand l’approche mobile first n’est pas préférée.
Cette année, les variations de salaire pour les développeurs mobiles ne nous ont pas apparu flagrantes, ni dans un sens, ni dans l’autre. Sous iOS, le remplacement du langage Objective-C par l’open-source Swift se confirme et les développeurs iOS montrent un fort intérêt pour travailler avec Swift, a priori plus simple à apprendre tout en étant puissant. La compétence iOS est toujours largement valorisée, sur les positions de lead développeurs en particulier.
Côté Android, nous avons noté une hausse significative des projets développés avec le langage Kotlin, hausse proportionnelle à l’intérêt que semblent démontrer de plus en plus de développeurs Android pour ce langage. Stabilisé en production courant 2016, le langage est suivi par une communauté exaltée et plait par sa sûreté, son pragmatisme et sa clarté.
Si les salaires demeurent à peu près stables, il faut toutefois noter que la poussée de React Native, qui permet de développer en natif sous iOS comme sous Android, a eu pour conséquence une légère baisse du nombre d’offres pour des postes purement iOS natif ou purement Android natif.