Notre étude annuelle des salaires des métiers du Digital et du Marketing s’ancre dans une année 2020 évidemment historique du fait de la pandémie qui a bousculé l’économie et le marché du travail.
En tant que cabinet de recrutement spécialisé dans le secteur du numérique français, nous sommes un témoin privilégié des impacts de la crise sur le recrutement et souhaitons partager quelques observations en préambule de la lecture de notre baromètre des salaires.
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Numeum, l’organisation professionnelle de l’écosystème numérique en France, a révélé que si les estimations (atteintes) de +6,3% de croissance en 2021 avaient déjà été revues à la hausse au deuxième trimestre, les attentes pour 2022 sont encore plus ambitieuses - à hauteur de +7,1% de croissance. Pour la 11e année consécutive, le secteur du numérique est encore créateur d’emplois.
Depuis quelques mois, on voit les médias s’agiter sur la tendance observée aux EtatsUnis de la “Great Resignation”, qui désigne les 5 millions de personnes sorties du marché du travail depuis le début de la pandémie. Pour les entreprises, la priorité en 2022 est de recentrer les missions proposées sur le bien public et de s’interroger sur la valeur du travail proposé comme le sentiment de participer à un projet utile par exemple. L’accent sera mis sur la marque employeur et la fidélisation des talents.
La reprise des recrutements est très marquée pour la majorité des profils digitaux. On ne note plus d’exception, tous les types de postes sont en tension ! Et les perspectives de marché pour 2022 sont excellentes, surtout pour les candidats.
Les attentes des talents sur le marché du travail ont évolué avec la crise. Ils se montrent plus exigeants, non seulement en termes de salaire mais aussi sur la localisation et les conditions de travail en général. Pouvoir travailler à distance est par exemple devenu une norme et un des critères d’exigence des candidats.
Le but pour les recruteurs n’est plus seulement de séduire, mais d’apporter davantage de sens et de valeur, de faciliter le travail quotidien et d’encourager la santé physique et mentale des employés. En 2022, la tendance est au recentrage sur soi-même, sur ses compétences, sa tranquillité d’esprit et son bien-être.
C’est pourquoi plus que jamais, les entreprises et recruteurs accordent une grande importance aux Soft Skills dans les processus de recrutement.
Le digital est aujourd’hui au cœur de l’ensemble des sujets : les entreprises recherchent des postes de CMO, CPO, de connaissance client, de prospective, de veille et de tendances.
La plupart des candidats sont engagés sur de nombreux sujets en même temps, et sur certains profils comme les rôles d’acquisition et de growth marketing par exemple, les entreprises peinent à attirer. Les recruteurs se voient de plus en plus chasser les bons profils, au lieu de trier les CVs en masse.
En 2022, le marché continue sa transition et ce sont maintenant les entreprises qui doivent se vendre et donner envie aux candidats, extrêmement sollicités. Il est aujourd’hui essentiel pour elles de communiquer leurs valeurs et de donner des perspectives d’évolution. Le mot d’ordre cette année sera “réactivité” pour les recruteurs : sur les entretiens, les debriefs et potentiellement raccourcir les process de recrutement afin de retenir en priorité les bons profils.
Les processus de recrutement doivent être revisités et adaptés au marché actuel en flux tendu. Les recrutements sont désormais finalisés sur la base d’entretiens en visio et l’étape en présentiel pour valider une candidature est souvent maintenant digitalisée. Le présentiel dans le processus de recrutement se limite à quelques cas précis : visite de site, présentation d’équipe, ou pour confirmer les bonnes impressions de la visioconférence.
On le sait, la crise sanitaire a durablement transformé l’organisation du travail. C’est surtout chez les candidats que nous voyons qu’un virage a été opéré : environ 50-60% des profils que nous rencontrons cherchent à trouver un poste en full remote ou sur un format hybride (avec au moins 2 jours de télétravail par semaine).
Vous l’aurez bien compris, les entreprises qui ne seront pas flexibles sur le télétravail seront moins compétitives sur un marché ultra-pénurique. Moins de 20% de nos partenaires affirment qu’aucun de leurs employés n’est passé sous ce format de travail. La progression des entreprises passées en 100% full remote continue en ce début de 2022.
2 entreprises sur 3 sont prêtes à faciliter le télétravail pour les employés souhaitant habiter dans une région différente de celle de leur lieu de travail. Avant le début de la crise sanitaire, l’accès au télétravail était un vrai facteur de différenciation d’un secteur à l’autre ou d’une entreprise à l’autre. Désormais l’absence de flexibilité décrédibilise les entreprises qui ne se sont pas adaptées.
Notre étude s’appuie sur l’ensemble des recrutements réalisés pour nos clients en 2021 en Ile-de-France, les recherches et entretiens menés par nos consultants spécialisés, ainsi que l’analyse précise de notre base de données. Nous avons traité les données récoltées en tenant compte des écarts-types et des données aberrantes.
Les fourchettes de salaires proposées sont donc fondamentalement empiriques. Si elles nous paraissent illustrer le marché de manière cohérente, elles sont aussi purement indicatives et ne sauraient être utilisées comme référence lors d’une négociation salariale.
En effet, outre les critères que nous avons retenus pour notre étude (type de poste et niveau d’expérience), de nombreux autres paramètres entrent en jeu lorsqu’il s’agit de définir un salaire : secteur d’activité, type de société, phase de financement, background académique, dernière rémunération perçue, etc. Les rémunérations sont exprimées en milliers d’euros (k€) et correspondent au brut annuel des candidats